On est samedi soir, vous recevez votre famille pour souper avec un jambon bien assaisonné et goûteux.  Tout à coup, votre fils ou petit-fils crie car il s’est blessé dans la bouche, et vous découvrez que c’est dû à un fragment d’aiguille.

C’est difficile à croire quand on pense que tous les producteurs de porcs ont suivi la formation d’Assurance qualité canadienne et que par conséquent, ils sont au courant des actions à prendre afin de minimiser les risques de bris d’aiguilles.  De plus, advenant le cas, dans leur cartable AQC, les procédures à suivre jusqu’à l’abattage du ou des porcs concernés y sont inscrites.

Plusieurs facteurs peuvent prévenir les bris d’aiguilles.  Il faut commencer par utiliser des aiguilles de la bonne longueur et du bon calibre selon le poids des porcs. Vous trouverez ci-joint un tableau qui résume ces recommandations.

Il y a un maximum d’injections possibles à respecter avec la même aiguille, qui est au nombre de 10.  Aussi, une aiguille pliée ne peut être redressée et réutilisée, car elle est plus fragile et le risque de cassure est augmenté.  Il est recommandé d’utiliser des aiguilles avec des embouts de métal, car celles faites en plastique sont plus fragiles.  Il faut aussi se rappeler qu’il est obligatoire d’utiliser des aiguilles détectables pour permettre aux détecteurs de métaux de l’abattoir d’y repérer un fragment s’il y a lieu.

Que faire en cas de cassure?

  • Identifier l’animal immédiatement avec de la peinture (en avoir toujours sous la main) ou le parc au complet si vous ne le retrouvez pas
  • Pour une identification qui perdurera jusqu’à l’abattage, étiqueter le ou les porcs avec un tag de couleur (rouge de préférence) du côté de l’aiguille brisée quand c’est possible
  • Noter le tout sur la carte de parquet afin d’être en mesure de suivre l’animal ou le groupe jusqu’à son départ de la ferme
  • Pour un naisseur ou une pouponnière, il faut faire part de la situation à l’acheteur ainsi qu’au transporteur en se gardant une preuve écrite de la mention « présence de fragment d’aiguille », comme une facture, et en identifiant bien le ou les porcelets afin d’en suivre la trace jusqu’au poids d’abattage
  • Lorsque le moment d’expédition est venu, il faut alors aviser le service de la mise en marché des Éleveurs de Porcs du Québec lors de l’annonce des porcs
  • Au chargement, il faut identifier le ou les animaux avec une marque évidente sur le dos, aviser le transporteur et le faire inscrire sur le bon de transport
  • S’assurer que le transporteur avisera le personnel à la réception de l’abattoir pour que le ou les porcs soient déchargés et gardés séparément afin de les suivre pour récupérer l’aiguille

À l’abattoir, les carcasses sont envoyées sur le rail de retenue et identifiées pour être débitées manuellement, jusqu’à ce que le fragment d’aiguille soit retrouvé.  Les détecteurs de métaux ne sont pas infaillibles, d’où l’importance d’être prévenant et de respecter les recommandations émises par les Éleveurs de Porcs du Québec.

Il n’y a aucune conséquence négative pour le producteur qui fait la déclaration, donc c’est important d’avoir la collaboration de tous. C’est la réputation de tous les éleveurs de porcs québécois qui est essentielle au maintien de notre marché et de son expansion.  La sécurité des gens qui consomment notre viande est primordiale.  Cela pourrait être un de vos proches!

Auteur

Jean-François Blais, T.P.